Et c'est parti pour une 2e journée de congrès dans la joie et la bonne humeur !

 

Symposium SANOFI - Grippe : y a-t-il matière à comparer à la COVID-19 ?

Surveillance et épidémiologie : Données France et internationales
Dr Anne MOSNIER (Paris)



F. SARKOZY (Paris)

Vaccination en EHPADs : Résultats d’une enquête nationale
Voici une étude menée en 2022 "Épidémies et vaccinations".

 

 

 

COMMUNICATIONS ORALES

  • Vignettes cliniques interventions non médicamenteuses en EHPAD/USLD : illustration des premiers résultats de l’étude pilote autour de la réminiscence en réalité virtuelle personnalisée 

  1. CUNI (Nice), A.-J. VAILLANT-CISZEWICZ (Nice), C. Quin (Nice), D. Soriano (Nice), R. Saiu (Nice), O. GUERIN (Nice)

 

La crise sanitaire Covid19 a eu des conséquences importantes pour les résidents d’EHPAD/USLD (symptômes anxieux et dépressifs, sentiment d’isolement et manque accru de la présence des proches (1). Afin de mieux accompagner ces symptômes, l’étude réminiscences et émotions (Projet Bien Vieillir, CHU de Nice) propose la mise en place d’une intervention non médicamenteuse personnalisée (INM) dans 4 établissements Niçois. La thérapie par réminiscence est recommandée par la Haute Autorité de santé et fait l’objet de plusieurs méta-analyses dans la littérature (2). Réminiscences et émotions met en place un protocole de recherche évalué en réalité virtuelle autour de la réminiscence personnalisée.

Méthodes

Type/Nature de l’étude : l’étude s’étend sur une période de 6 semaines pour chaque participant (2 séances/semaine). Il s’agit d’un essai clinique de catégorie 2, randomisé et ouvert en multicentrique. L’objectif principal est d’évaluer l'effet psychologique de la réalité virtuelle personnalisée (RVP) sur les troubles de l’humeur de 30 résidents d’EHPAD/USLD présentant une altération légère à modérée des fonctions cognitives (MMSE entre 10 et 23/30) (3). Déroulé de l’étude : les participants sont randomisés dans deux groupes : un groupe « réminiscences » (vidéos personnalisées) et un groupe « contrôle » (vidéos neutres, non personnalisées). Les vidéos sont tournées par la géronto-psychologue selon les données d’anamnèse pour le groupe « réminiscences ».Le matériel de RV (casque oculus 360) est fourni par le partenaire C2Care. Les équipes soignantes et les familles participent à l’anamnèse et peuvent être en interaction avec la psychologue tout au long de l’étude. Un livret de souvenir est remis à chaque résident/patient à la fin de l’étude. Les outils d’évaluation : le critère d’évaluation principal est mesuré avec l’outil Hamilton-21 (4), l’Inventaire d’Apathie version patient et soignant (IA, (5), l’Inventaire Neuropsychiatrique (6) et l’échelle de dépression gériatrique (7). La prescription de psychotropes, la qualité de vie, l’acceptabilité du dispositif RV et la valence émotionnelle sont également évalués.

Résultats

L’étude pilote se clôture en octobre-novembre 2022. Les 1ers résultats entre les deux groupes pourront être évoqués lors du congrès. Afin de mieux illustrer la méthodologie nous proposons une présentation des résultats à l’aide de deux vignettes cliniques ( images, verbatims et/ou  Mini-vidéo). Tout d’abord M. G. (93 ans), GIR 3, MMSE = 17/28, résident d’EHPAD inclus dans le groupe personnalisé présente une diminution des scores  aux échelles cliniques à la fin de l’étude (GDS; HDRS; IA; NPI-ES). Mme D. (100 ans), GIR 2,  (MMSE = 11/30) inclue dans le groupe neutre (vidéos génériques) présente une amélioration clinique des symptômes apathiques avec notamment plus de vivacité pendant les séances et plus de communication avec les équipes soignantes.

Conclusion

L’INM pourrait permettre de réduire les troubles de l’humeur chez un public présentant des troubles cognitifs mineurs à modérés. Davantage de résultats nous permettront de conclure sur l’intérêt de l’approche et ses limites.

 

  • Mortalité des patients âgés de 70 ans et plus en service de réanimation présentant une infection au SRAS-CoV-2 : Une revue systématique de la littérature

  1. BIANCO; B. Guidet; A. Dechartres ; H. Vallet

 

Objectifs : Mener une revue systématique de la littérature, de la mortalité et des facteurs indépendamment associés à la mortalité chez les patients âgés de 70 ans et plus en service de réanimation présentant une infection au SRAS-CoV-2.

Méthodes

Sources des données : MEDLINE via PubMed, EMBASE, la bibliothèque Cochrane et les références des études incluses.

Extraction des données : les caractéristiques générales, le taux de mortalité et les facteurs indépendamment associés à la mortalité ont été extraits indépendamment par deux examinateurs. Les désaccords ont été résolus par des discussions au sein de l'équipe d'étude.

Sélection des études : Deux examinateurs ont indépendamment sélectionné les études évaluant la mortalité des patients âgés (≥ 70ans) admis en service de réanimation présentant une infection au SRAS-CoV-2.

Résultats

En raison de l'hétérogénéité attendue, aucune méta-analyse n'a été réalisée. Nous avons sélectionné 36 études, ce qui représentaient 11 989 patients. La majorité des études étaient menées en Europe (42%), la plupart étaient rétrospectives (61%) multicentriques (651%). Nous avons choisi de retranscrire les résultats en fonction des sous-groupes d’âge disponibles dans les études. La mortalité en réanimation variait considérablement d'une étude à l'autre au sein d’un même sous-groupe d’âge. La mortalité intra-réanimation variait de 9 à 90%, la mortalité à 1 mois variait de 33 à 90%. La mortalité a 3 mois a été reporté dans 5 études, ellle variait de 46 à 60%. Deux études se sont intéressées aux facteurs spécifiques associés à la mortalité à long terme (à 1 et 3 mois) dans le sous-groupe d’âge ≥ 70 ans, le CFS (Clinical Frailty Score) était un des facteurs corrélés à la mortalité.

Conclusion

Dans cette revue systématique sur les patients âgés admis en service de réanimation présentant une infection au SRAS-CoV-2, nous avons documenté un taux de mortalité intra-hospitalière élevée et une grande hétérogénéité des résultats. La fragilité évaluée par le CFS semble être un facteur pronostic majeur. D'autres études sont nécessaires pour comprendre les raisons de cette hétérogénéité ainsi que des facteurs associés à la mortalité.

  • Activité de médiation robotique utilisant le robot Nao pour favoriser le respect des mesures sanitaires afin de lutter contre la propagation de la COVID-19 en milieu gériatrique

  1. BLAVETTE; AS. rigaud; S. Dacunha; M. Pino

 

Introduction

Suite à la pandémie de la Covid-19, qui touche particulièrement la population âgée et qui a provoqué des effets délétères chez certains individus, les organismes de santé ont mis en place des gestes barrières, afin de limiter la propagation de la maladie (se laver régulièrement les mains, tousser ou éternuer dans son coude, respecter une distanciation sociale, porter un masque et saluer sans se toucher). Pour la population âgée, la compréhension des consignes sanitaires peut poser problème, notamment chez les personnes souffrant de troubles neurocognitifs et psycho-comportementaux. Dans le domaine des soins de santé, des études ont montré que la communication par le biais de robots encourage l’engagement des utilisateurs. Le comportement non verbal du robot semble faciliter la transmission du message. A cet effet, nous avons mis en place une activité d’aide à la prévention des consignes sanitaires, en utilisant le robot Nao, un robot social humanoïde capable de parole et de mouvement. L’objectif de cette étude était de (1) concevoir et développer un scénario de sensibilisation en associant des tests itératifs auprès de professionnels de santé et (2) d’évaluer, auprès des usagers et des professionnels de santé d’hôpitaux gériatriques afin d’apprendre ou de rappeler, de façon ludique, les consignes sanitaires, à l’aide du robot Nao.

Méthodes

L’étude a été réalisée au sein de l’Hôpital de Jour (HdJ) de l'hôpital Broca (AP-HP) et de l'HdJ de l'hôpital Vaugirard (AP-HP). Trois groupes de participants ont été recrutés : des patients âgés, leurs accompagnants et des soignants de ces établissements.Nous avons créé un scénario interactif associant des comportements verbaux et non-verbaux. Le scénario dure environ 4 minutes et est composé de 4 parties : introduction, rappel des gestes barrières, synthèse et conclusion. Des données concernant l’utilité perçue, l’acceptabilité et l’accessibilité de l’intervention ont été récoltées par le biais de questionnaires et d’entretiens. L’évaluation se déroulait en deux parties : la première (en début d’activité) a permis d’évaluer les connaissances des participants sur les gestes barrières. La seconde partie (en fin d’activité) avait pour but d’évaluer la compréhension et la satisfaction globale de l’activité, l’accessibilité, l’utilité perçue et l’acceptabilité du robot Nao. Des analyses vidéo ont permis d’analyser les comportements verbaux et non verbaux des participants qui pourraient indiquer leur engagement pendant l'interaction avec le robot.

Résultats

124 participants ont été recrutés. L'âge moyen des patients était de 81,6 ans, de 62,9 ans pour les accompagnateurs et de 44,6 ans pour les soignants.50 % avaient moins de 65 ans et 50 % avaient plus de 65 ans. Aucun des patients et accompagnants n'avait déjà interagi avec le robot avant l’activité. Sur les 33 professionnels, 24% connaissaient déjà le robot Nao. Sur l'acceptabilité du robot, 98% des patients et 97% des accompagnateurs ont déclaré avoir apprécié l'activité avec le robot. Les résultats ont également montré que 81% des patients et 77% des accompagnants étaient prêts à refaire une activité avec Nao. Sur l'utilité perçue de l'activité, 66% des patients âgés et 46% des accompagnants ont répondu qu'ils avaient appris quelque chose sur les gestes barrières ou sur l'intérêt de la promotion d’information sanitaire par un robot et 97% des professionnels de santé pensent que le robot peut être utile pour la prévention en santé. Sur les 20 participants qui ont acceptés d’être filmé, 75% d'entre eux ont posé des questions sur le robot, 65% ont imité le robot et 25 % ont repositionné ou vérifié que leur masque était correctement positionné sur leur visage.

Conclusion

Tous les participants ont eu au moins une interaction verbale ou non verbale avec le robot. Certains d'entre eux ont répondu directement au robot en lui disant bonjour ou en le saluant de la main. D'autres ont imité le robot lorsque celui-ci a montré qu'il fallait éternuer dans son coude ou encore mettre son masque sur son nez et sa bouche. Ces réponses verbales et non verbales observées contribuent à valider l'hypothèse selon laquelle l'utilisation du robot favorise l'engagement lors des activités de prévention de la santé. Nos résultats confirment également les résultats d'autres travaux qui ont constaté que le robot Nao captait efficacement l'attention des personnes âgées et facilitait la communication. Les résultats montrent également que le Nao peut être utilisé comme un outil de communication innovant pour promouvoir les mesures de prévention de la COVID-19.

  • Caractéristiques et devenir de patients âgés hospitalisés ayant une infection à SARS-CoV-2 lors des 5 vagues épidémiques : une cohorte multicentrique de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris

     

    THIETART; A. Rozes; S. Marot; M. Raux; AG. Marcellin; F. Tubach; B. Riou; H. VALLET; J. BODDAERT; L. ZERAH

Introduction

Les personnes âgées atteints de la COVID-19 sont à haut risque de décès, avec une mortalité pouvant atteindre jusqu’à 31% lors de la première vague. Cette surmortalité peut être expliquée par un plus grand risque de survenue de détresse respiratoire aiguë, mais aussi par le poids des comorbidités, de la perte d’autonomie et de la iatrogénie. Le variant Omicron (B.1.1.529) du SARS-CoV2 arrivé en France en décembre 2021, a été responsable de la survenue de la 5ème vague épidémique de COVID-19. Deux études Sud-Africaines portant sur des patients infectés pendant la vague Omicron montrent un moindre de risque de décès, d’hospitalisations et de formes sévères que lors des vagues précédentes. Les données sur les personnes âgées sont rares. Notre objectif principal était de comparer les caractéristiques phénotypiques et la mortalité intra-hospitalière des patients âgés hospitalisés avec la COVID-19 lors de la vague Omicron, et la comparer aux 4 vagues précédentes.

Méthodes

Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective multicentrique sur 38 hôpitaux de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP), issues d’une extraction de données de l’Entrepôt des Données de Santé (EDS, données collectées de façon prospective). Les critères d’inclusion étaient les patients âgés de 75 ans ou plus, hospitalisés dans un des 38 hôpitaux de l’APHP avec un diagnostic de COVID-19, entre le 01/03/2020 et le 31/01/2022. Le suivi a eu lieu jusqu’à la survenue d’au moins un des évènements : sortie d’hospitalisation en médecine chirurgie obstétrique (MCO), décès intra-hospitalier ou fin de la période d’analyse. Le critère de jugement principal était la mortalité intrahospitalière, et les critères secondaires étaient : les caractéristiques cliniques initiales, la survenue de confusion, de détresse respiratoire et la durée d’hospitalisation. Le variant correspondant à chaque vague était déterminé selon les données épidémiologiques pour les vagues 1 et 2, et selon le variant dominant (≥ 50% des échantillons) pour les vagues 3 à 5. La 5ème vague correspond à la vague où le variant Omicron était majoritaire. Les vagues 1 à 4 ont été comparées à la 5ème vague, considérées comme la vague de référence. Les résultats sont exprimés en nombre (pourcentage), moyenne (déviation standard, DS) ou médiane [écart interquartile, EI]. Les comparaisons entre les groupes ont été effectuées avec les tests du Chi2 ou de Fisher pour les variables catégorielles, et le test de Kruskal Wallis pour les variables continues.

Résultats

Un total de 21464 patients âgés ≥75 ans ont étés inclus dans la cohorte : 4136 hospitalisés lors de la 5ème vague, et 6482, 4255, 5896, 695 lors des vagues 1 à 4. L’âge moyen était de 85 (DS 7) ans, avec 11402 (53%) de femmes, et un score de Charlson médian de 3 [EI 2-5]. La mortalité intra-hospitalière de la 5ème vague était de 19%, significativement moindre que les vagues précédentes : 27%, 23%, 28%, 25% lors des vagues 1 à 4 (p <0.001). Les détresses respiratoires aiguës étaient moins fréquentes lors de la 5ème vague (16%, p<0.001), et plus fréquentes lors des 3ème et 4ème vagues (30% et 33% respectivement), en comparaison aux 1ère et 2ème vagues (23% et 26% respectivement). Les admissions en réanimations étaient moins fréquentes dans les 1ère (753, 12%) et 5ème vagues (452, 11%), que dans les vagues 2 (709, 17%), 3 (933, 16%) et 4 (106, 16% ; p <0.001)). L’analyse en fonction du type de variant montrait une moindre mortalité hospitalière, détresse respiratoire aiguë et séjour en réanimation chez les patients infectés avec le variant Omicron.

Conclusion

La mortalité intrahospitalière des patients ≥75 ans hospitalisés avec COVID-19 étaient moindre lors de la 5ème vague que lors des vagues précédentes. Elle demeure néanmoins élevée, avec une nécessité de confirmer l’efficacité et la sécurité des traitements de la COVID-19 et d’effectuer des progrès sur la gestion des comorbidités et la prévention de la perte d’autonomie.

 

 

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