Sandrine Andrieu, présidente de la SFGG, a lancé ce lundi 27 novembre la 37e édition des Journées Annuelles de la Société Française de Gériatrie et de Gérontologie par un discours inaugural axé sur la prévention. L’occasion pour la SFGG de sensibiliser aux défis liés au vieillissement de la population et de l’urgence de consolider la place du médecin-gériatre dans les parcours de santé. Un message auquel la Ministre Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, attendue mercredi matin, ne saura rester insensible.

Affluence record pour ce congrès qui est devenu l’un des rassemblements médicaux les plus attendus et fréquentés : 1500 gériatres et gérontologues ont fait le déplacement de toute la France pour venir échanger sur cette spécialité qui prône la prise en charge globale des patients. Experts des maladies liées au vieillissement, ces professionnels de santé ont cette volonté commune d’améliorer leurs connaissances vis-à-vis de l’état de santé des personnes âgées : maladie d’Alzheimer, onco-gériatrie, nutrition, évaluation de la fragilité du sujet âgé, de nombreux thèmes sont à l’honneur de ces journées.

En réponse à l'exceptionnel accroissement de la longévité, il est aujourd’hui devenu inévitable de prévenir le vieillissement pathologique des personnes à partir de 50 ans. 300 millions de personnes sont dépendantes dans le monde.  « Si on ne fait rien il y en aura 600 millions en 2040. » Ces actions de prévention permettraient aussi bien d’anticiper le stade de la dépendance que de favoriser le vieillissement des personnes en bonne santé :  « Vieillir, ça ne veut pas dire ne pas avoir de maladies, ça veut dire rester autonome le plus longtemps possible. » indique le professeur Olivier Guérin.

Détecter plus vite et plus tôt les signes annonciateurs des maladies liées au vieillissement, tel est bien le nouvel élan que souhaite insuffler la SFGG dans une dynamique préventive.

Cette première journée a également été l’occasion de dévoiler les résultats de l’enquête Pugg 2017. Outil de recueil de données scientifiques initiée par la SFGG il y a 10 ans, l’enquête Pugg s’est intéressée cette année à l’épidémie de grippe de l’année 2016-2017 particulièrement meurtrière auprès des personnes âgées. Selon Santé Publique France, un excès de décès avoisinant 14 000 personnes aurait été dénombré l’hiver dernier ainsi qu’une multiplication par 3 du nombre d’hospitalisation des + 75 ans. Les données des 42 centres hospitaliers et 183 Ehpad qui ont répondu à l’enquête PUGG ont permis de tirer plusieurs enseignements :

  • une prévention particulièrement mal organisée
  • un taux de vaccination particulièrement bas chez les personnes âgées et surtout les personnels soignants
  • ¼ des grippes sont d’origine nosocomiale
  • une mauvaise utilisation des traitements anti-grippaux

« Aujourd’hui la grippe tue plus qu’un infarctus » regrette le Pr Gaetan Gavazzi, en charge de l’enquête. Ces données soulignent l’urgence et la nécessité d’un plan national d’évaluation de l’impact de la grippe dans la population âgée et d’une campagne de vaccination à l’échelle nationale.