Le pavillon de médecine gériatrique Jean-Louis Albarède
C'est une très grande fierté d'inaugurer à ses côtés, le pavillon de médecine gériatrique Jean-Louis Albarède. Alors qu'il était le jeune et brillant agrégé de la grande école de Pneumologie Toulousaine, Jean-Louis Albarède a décidé, il y a presque 40 ans, de quitter cette prestigieuse discipline pour aller s'occuper, avec l'humilité nécessaire, du nouveau service de Gériatrie qui n'était alors que des lits de long et moyen séjours à distance du CHU, à Casselardit. En quelques décennies, le Professeur Albarède en a fait, ce qui est sans doute la plus grande école de médecine gériatrique européenne. Non seulement, il a été à l'origine de cette grande école mais il a, par la suite, été à l'origine du développement de la santé publique qu'il a confiée à Jacques Pous et à Alain Grand, puis des soins palliatifs.
Il convient de rappeler et souligner le travail, l'intuition, le dévouement, l'intelligence, la sensibilité, la vision et la passion qui ont été les siens, pour réaliser cette oeuvre. C'est en 1983 que j'ai été le premier interne des hôpitaux à venir le rejoindre et c'est en assistant à ses cours de gérontologie, qu'il a su me transmettre, comme à beaucoup d'autres, la passion de la médecine gériatrique. Le Professeur Jean-Louis Albarède, notre maitre, savait montrer à la fois l'autorité et l'affection nécessaires auprès de ses élèves. Il était toujours là dans les moments difficiles. Jean-Louis Albarède est toujours resté très proche des patients ; cela lui a été en partie transmis par sa mère, médecin de famille à Lavaur pour lequel il avait une grande admiration. Il nous répétait régulièrement qu'« un bon patron; c'est celui qui sait se faire dépasser par ses élèves » ; force est de constater que dans bien des domaines, nous n'avons jamais su l'égaler. Il savait mieux que quiconque expliquer à un malade et à sa famille ce dont il souffrait tout en sachant prendre le temps nécessaire pour arriver à la fois à les apaiser et à leur communiquer un diagnostic grave, et je voudrais le citer quand il nous disait « le pire c'est de ne pas savoir de quoi on souffre, de quoi on meurt ».
Que le pavillon de médecine gériatrique Jean-Louis Albarède contribue à transmettre ses valeurs aux générations futures, et remplisse sa triple mission de soin, d'enseignement et de recherche dans la lutte contre les pathologies liées au vieillissement et en faveur du maintien de l'autonomie des plus âgés.
Professeur Bruno Vellas