Toutes les bonnes choses ont une fin…
Les 38e Journées Annuelles de la SFGG se sont closes hier dans une dynamique gériatrique et gérontologique et une émulation formidablement positives. Un nouveau président fraîchement élu, une association pour les droits de l’homme âgé qui renaît de ses cendres, quelques posters à la loupe et des sessions très passionnantes : voilà un bien beau bilan de cette 3e journée.
3e nuit et 4e jour à Paris.
"Ajoutez-lui 2 lettres et c’est le paradis" avait dit Jules Renard.
Nous n’en sommes pas loin !
Alors que la soirée du mardi s’est finie bien tard pour la plupart des congressistes, la majorité était bel et bien à pied d’œuvre hier matin, dès 8h30 au congrès de la SFGG. Certains pour suivre la session « Endocrinologie du sujet âgé » animé par François Puisieux (bon usage des antidiabétiques, traitement de l’hypothyroïdie fruste, déficit androgénique de l’homme âgé), d’autres pour suivre la session du Collège des Soignants sur le « Maintien et l’Accompagnement à Domicile » animée par Pascal Lambert avec notamment l’intervention de Christine Lenouvel et Loriane Saliège pour la place et le rôle des infirmières de pratique avancée (retrouvez notre article sur les IPAG). À en croire le peu de chaises vides dans chacune des salles, le choix entre les deux fut certainement cornélien.
À quand l’ubiquité chez les gériatres ?
Un peu plus tard dans la matinée s’est tenue l’Assemblée Générale de l’Association Francophone des Droits de l’Homme Âgé (AFDAH). Nouvelle équipe dirigeante, nouvelle définition des objectifs : l’association dirigée désormais par Gilles Berrut a l’ambition de faire de la question éthique gériatrique et gérontologique une priorité. « Cette association a 40 ans d’âge, elle possède 80 membres parmi lesquels des médecins, des cadres infirmiers, des animateurs sociaux. » rappelle Gilles Berrut. « Elle a réalisé des choses formidables : elle a notamment porté l’éthique dans le domaine de la gériatrie à travers des dizaines de colloques. François Blanchard, l’ancien président a été également à l’initiative d’un rapport sur l’éthique pour les patients Alzheimer qui a fait date ».
À la veille du 70e anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Homme (DUDH) l’objectif est d’améliorer l’accès des personnes âgées aux droits et de « lutter contre les discriminations qui peuvent représenter des freins redoutables à la réussite de la transition démographique ». L’impossibilité de louer une voiture au-delà de 75 ans, de contracter un prêt bancaire après 70 ans, la disparition des bancs publics dans les villes, l’accueil des personnes atteintes d’Alzheimer aux urgences, la liberté d’aller et venir dans les Ehpad : voilà des sujets du quotidien que l’association souhaite questionner, débattre, et mettre sur la place publique. « La personne âgée finit par ne plus exister comme citoyen. C’est notre rôle de défendre leurs droits et d’œuvrer à préserver l’unicité, la dignité et la citoyenneté des personnes âgées quels ques soient leurs lieux de vie ».
Au sous-sol de l’espace congrès des dizaines d’ordinateurs permettaient de découvrir des centaines d’e-posters. Des thématiques et champs d’études variés, des équipes de chercheurs de la France entière : il y avait l’embarras du choix pour qui souhaitait faire une pause à l’écart des communications orales des différentes salles.
Arrêtons-nous sur 3 d'entre eux.
- Le sevrage benzodiazépines :
Une étude réalisée par N. Berg, S. Lepage et J. Petermans au CHU de Liège sur 649 patients cherchait à mettre en évidence les facteurs qui permettaient de prédire la réussite d’un sevrage benzodiazépines. Tout en portant une attention particulière sur les conditions de lieux de vie du patient, la justification de la prise de benzodiazépine et de l’ancienneté de cette addiction, l’étude a montré qu’il était possible de réaliser un servage au cours d’une hospitalisation, et rappelle la nécessité d’initier de tels sevrages pour prévenir le déclin cognitif et le risque de chutes.
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- La précarité sociale : un facteur de fragilité :
A la suite des travaux de H Bergman et de C Wolfson, la précarité sociale est un déterminant majeur du pronostic associé à la fragilité. Les auteurs de cette étude (Hôpital Charles-Foix) ont utilisé un score dénommé EPICES pour déterminer la présence d’une précarité sociale dans le cadre d’un court séjour gériatrique. Dans cette étude le niveau de fragilité est associé à une diminution de la survie et un recours accru au service d’admission d’urgence. Des études complémentaires sont nécessaires pour envisager l’intégration sociale dans le syndrome de fragilité.
- La précarité sociale : un facteur de fragilité :
- La vaccination du sujet âgé et du personnel soignant en SSIAD
L’étude, réalisée par Lamia Bestaoui et Emmanuelle Magny de l’APHP, a mis en avant une action de promotion de la vaccination auprès des personnels et patients d’un service de soins infirmiers à domicile. Afin de faciliter la vaccination une organisation spécifique facilitatrice a été mise en place sur le temps de travail. Grâce à cette organisation, 65% du personnel a été vacciné ce qui montre une pénétrance améliorée par rapport à la couverture nationale des professionnels qui est de 30%. L’information auprès des patients n’a par contre pas eu d’efficacité sur la couverture vaccinale. Ce travail souligne une nouvelle fois la nécessité d’une communication annuelle mais également de l’intégration de l’organisation de la vaccination dans les rythmes de travail du personnel.
Enfin, la journée s’est clôturée par l’Assemblée Générale des membres de la SFGG.
Le nouveau bureau et le nouveau Président, Olivier Guérin, ont été élus pour une durée de 3 ans. « Notre société, qui regroupe les forces vives de la Gériatrie médicale et de la Gérontologie, a toute sa place tant sur les grandes évolutions sanitaires et médico-sociales qui sont en cours que sur les grands enjeux sociétaux liés au vieillissement. » a t-il déclaré à la suite de sa nomination. « Nos séniors méritent notre attention et notre investissement à leur service. Cette présidence oblige, et je mettrais avec notre bureau toute l’énergie nécessaire à la cause de nos Aînés ».
Saluons également l’élection de Tristan Cudennec, nouveau Secrétaire Général, Patrick Malléa, Secrétaire général Adjoint et Cédric Annweiler, Assesseur. Une nouvelle équipe qui aura notamment pour tâche de porter les différents projets et chantiers de la société savante. Et ils sont nombreux !
Ayons une pensée tout particulière pour Sandrine Andrieu, désormais Vice-Présidente, qui a pendant 3 ans insufflé à la SFGG une force et une énergie remarquables.