Le Pr Nathalie Salles, Présidente de la SFGG et le Pr Sylvie Bonin-Guillaume, Vice-Présidente de la SFGG et Présidente du Conseil Scientifique ont ouvert les 42es Journées Annuelles de la SFGG. Un discours clôturé par un proverbe africain pour prouver, si besoin était, combien la place des personnes âgées dans la société doit être primordiale :

“L’homme jeune marche plus vite que l’ancien mais l’ancien connaît la route”.

À méditer…

 

Le Prix Chaffoteaux 2022 en partenariat avec la Fondation de France

En présence d’Agathe Gestin, Responsable Programmes et Fondations abritées Vulnérabilité à la Fondation de France, qui a réaffirmé en salle plénière combien “le Prix Édouard et Lucie Chaffoteaux était important” et que les travaux honorés “contribuaient au mieux-être des personnes âgées” et participaient “d’une perspective positive pour le vieillissement de nous tous”,  les membres du Conseil Scientifique de la SFGG ont rémis les Prix Chaffoteaux à Marion Scheider, Antoine Christiaens, Gabriel Poirier, Nicolas Reneaud, Hélène Levassort, Naz Mirzail et Mohamad El Haj et Amaya Valkiria qui sont venus présenter succinctement leurs travaux.

Voici les travaux récompensés :

Mohamad EL HAJ

Gabriel Poirier

Antoine Christiaens

Ce prix récompense un travail sur le thème du traitement du diabète de type 2 chez les patients âgés. Au total, 7 études différentes, ont été réalisées sur 3 grands thèmes :

Au sujet des recommandations relatives au traitement anti-hyperglycémiant chez les patients âgés :

  • Nous avons trouvé d’importantes discordances entre les recommandations issues de différentes sociétés savantes internationales, avant tout liées au manque de preuve dans ce domaine.
  • Ces disparités pouvaient avoir des conséquences importantes en pratique clinique, notamment dans la détection du surtraitement.

Au sujet du surtraitement par traitement anti-hyperglycémiant :

  • J’ai démontré la prévalence importante du surtraitement, ainsi que l’association entre surtraitement et mortalité à court-terme
  • Nous avons obtenu ces résultats dans différentes études de cohortes incluant différents échantillons de la population âgée avec diabète de type 2, dont un échantillon multicentrique Européen dans le cadre de l’essai clinique OPERAM.

Au sujet de la déprescription des traitements anti-hyperglycémiants chez les patients âgés :

Nous développons une émulation d’un essai clinique ciblé en utilisant des bases de données observationnelles de grande ampleur, collectées auprès de près de 2000 médecins généralistes en France, dont le but est d’évaluer l’effet de la déprescription des traitements anti-hyperglycémiants sur plusieurs outcomes cliniques (mortalité, hospitalisation, chutes).

Valkiria AMAYA

Nicolas Reneaud

Naz Mirzai

Marion Scheider-Yilmaz

 

PUGG 2022 : Formations et enseignements à la gériatrie et gérontologie : état des lieux de l'existant et des besoins en France

 

Dans cette enquête PUGG 2022 conduite par la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG), en lien avec l’Organisme de Développement Professionnel Continu (ODPC) de gériatrie, le Collège National des Enseignants de Gériatrie (CNEG) et le Conseil National Professionnel de Gériatrie (CNPG), le Pr Cédric Annweiler et le Dr Guillaume Sacco ont souhaité à la fois cartographier les multiples initiatives d’enseignements et de formation en gériatrie et gérontologie partout sur le territoire français, mais aussi recueillir et préciser les attentes et besoins en formation continue des gériatres et gérontologues français en exercice.
Ils ont livré les premiers résultats de l'enquête :

 

Présentation des PU-PH et MCU

Le Pr François Puisieux, au nom du CNU de Gériatrie, a présenté les nouveaux MCU-PH : Clément Lahaye et Thomas Gilbert ainsi que les nouveaux PU-PH Marie Laurent et Antoine Piau.
Bravo à eux !

 


Conférence d'Agnès Firmin-Le Bodo, Ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé


Après une intervention où elle a affirmé "être consciente et sensible aux enjeux et défis auxquels les gériatres et gérontologues sont confrontés", Agnès Firmin-Le Bodo s'est prêtée au jeu des questions-réponses :

 

Question posée par le Pr Nathalie Salles : La reconnaissance des IPA en gériatrie / grand âge est pour nous très importante. Quel est votre avis sur le sujet ?

A F-L.B : Nous sommes convaincus que le métier des IPA est nécessaire dans tous les domaines pour répondre aux besoins de santé. Nous n’allons pas assez vite pour différentes raisons. D’abord nous sommes aussi face à la problématique de l’attractivité des métiers et dans la dynamique de proposer une évolution de carrière aux infirmières. En ce sens, les IPA répondent à ce besoin. Il faut réfléchir à la façon dont on implémente les IPA. Soit par spécialité soit par une approche populationnelle et dans ces cas là on parlerait du "grand âge" ou "gérontologie". Ce dont je suis sûre c’est que nous avons besoin de personnel qualifié pour répondre aux besoins de nos concitoyens.

Je pense qu’il faut se poser la question de l’accompagnement pathologique des personnes âgées. La porte n’est pas du tout fermée, nous avons besoin, notamment dans les EHPAD, d’infirmières spécialisées. Est-ce que ce seront des IPA gérontologie ? La seule question est est-ce qu’on l’aborde par pathologie ou par population. Pour l’instant le choix est d’aborder les IPAG est par mode pathologique plus que par population. On ne fait pas la même formation de base quand on et crée des spé par population que par pathologie. Ce débat va être intégré à la fabrique du bien vieillir. Je pense que c’est important qu’on puisse échanger à ce sujet.

 

Question posée par le Pr Claude Jeandel : Le modèle des DAC nous interroge quant à sa pertinence pour la gestion spécifique de nos patients poly-pathologiques. Est-ce que vous pensez que ces dispositifs feront l’objet d’une évaluation ?

A F-L.B : Lorsque les DAC ont été créées, la genèse était plutôt de simplifier les choses. Les DAC sont assez récents dans leur mode d’exercice. Parfois il faut laisser un peu de temps aux dispositifs pour s’installer. Il faut néanmoins commencer à les évaluer pour en tirer les conclusions. Les DAC avaient cette volonté de rendre lisibles ces accompagnements. Le revers de la médaille c'est que pour les professionnels ce n’est plus tout à fait la même chose. Je vous encourage à faire remonter à Jean-Christophe Combe les points faibles que vous sentez pour pouvoir essayer de les améliorer.

 

Question posée par le Pr Gaëtan Gavazzi :  On va de moins en moins vite, tout s’aggrave. L’idée et l'urgence est d’aller chercher de nouveaux bras. Nous avons besoin de compétences supplémentaires qui pourraient nous aider. Est-ce qu’il n'y aurait pas quelque chose de transversal, au niveau territorial, entre la CNAM, Pole Emploi et autres, que nous pourrions créer assez rapidement ?

A F-L.B : Aller plus vite, on en rêve tous, on a une responsabilité individuelle et collective dans le domaine de la santé. Nous avons le devoir de redonner du sens et l’envie à tous les professionnels de santé et à tout le monde de s’investir dans le champ de la santé. Votre proposition j’y adhère mais comment on crée de nouveaux métiers pour une meilleure prise en charge ?
Vous soulevez aussi la question de l’interministérialité, comment arrêter de travailler chacun dans sa ligne (santé, social) pour répondre aux besoins de la personne.. Vous avez parlé du “territoire”, nous sommes convaincus que c’est bien ensemble que nous allons construire les réponses de demain et trouver des solutions pour répondre à l’urgence. Nous réfléchissons à cette nécessaire évolution de prise en charge différente. On est en train de réfléchir à ces nouveaux métiers au niveau médical et social. Vous avez raison de souligner que l’accompagnement global, travailler ensemble, construire une solution ensemble est ce qu'il faut faire. C’est facile à dire mais ce n'est pas si simple que cela à réaliser. Je suis intimement convaincue que territoire par territoire, nous pouvons trouver des situations. Nous mesurons l’enjeu et l’urgence.

Question posée par le Pr Olivier Guérin : Dans cette optique de politique préventive, ne croyez-vous pas que le verrou principal, le paiement à l’acte soit désadapté au besoin actuel ?

A F-L.B : Le sujet du paiement à l’acte ou des enjeux de forfait dans le cadre de parcours coordonnés, c'est clairement une modification assez profonde de notre système de santé et je ne suis pas sûre que tous les acteurs de la santé soient favorables à ces changements. Je pense que l’exercice en parcours coordonné nous amène à réfléchir au forfait et à faire évoluer la situation actuelle. Pour le coup c’est un enjeu de long terme mais qui se pose très clairement. D’autres se la posent aussi et apportent une réponse par la négative. Je pense que le mode d’exercice en parcours coordonné en terme de prise en charge nous amènera à avoir cette réflexion.