C’est unie, combattante et soutenue par plusieurs associations que la communauté gériatrique a décidé de monter au front en présentant à tous les candidats de l’élection présidentielle ses préconisations. La démarche est menée par le Conseil National Professionnel de Gériatrie (CNP), la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et le Collège National des Enseignants en Gériatrie (CNEG).  Fini les paroles, place aux actes : il est urgent d’opérer une vraie réforme du système de santé avec, en son cœur, le soin des personnes âgées.

 

La communauté des gériatres ne compte pas rester spectatrice de la campagne présidentielle et adresse ses propositions aux candidats à la Présidentielle.

L’enjeu d’une réforme du système de santé est très important.
« Avec le vieillissement de la population annoncé (d’ici 2030, les 65 ans et + représenteront 25% de la population française) conjugué à la mauvaise prise en charge en hôpital et en ville ainsi que l’absence de politique de prévention forte (400 000 cas de dépendance évitables chaque année et 60% d’admissions gériatriques évitables aux urgences) nous allons droit dans le mur : on prévoit 4 millions de personnes en perte d’autonomie en 2050. »

Comment prendre soin de ces futurs patients âgés si nous continuons à ne pas prendre les bonnes décisions et ne pas mettre en place les mesures qui s’imposent ? Comment répondre à la crise du système de santé et la baisse des vocations médicales si on ne donne pas plus de moyens et si on ne réorganise pas un système qui se montre de plus en plus défaillant ? Comment, enfin, rendre prioritaire et assurer une bonne prise en soin des près de 14 millions de personnes âgées de plus de 65 ans qui vivent à domicile (n’oublions pas que, en France,  seules 5% des personnes âgées  vivent en Ehpad !).

 

 

« Les solutions, nous les avons ! »

 

"Depuis 20 ans nous savons, nous, les gériatres et professionnels de santé travaillant aux côtés des patients âgés, ce qu’il faut faire mais sommes-nous entendus ? Notre société se caractérise par un déni du vieillissement ; nous nous refusons à cette idée".

Le Rapport Libault l’a annoncé, le Rapport El-Khomri l’a confirmé, le Rapport de la Cour des Comptes l’a relayé, la communauté gériatrique ne cesse de le clamer : les années de vie gagnées au fil des décennies s’accompagnent encore trop fréquemment de troubles fonctionnels ou de dépendance (nous sommes classés respectivement pour les femmes et pour les hommes aux 7e et 9e rang européen de l’espérance de vie sans incapacité). Seule une réforme d’ampleur du système de santé intégrant en première ligne la prévention de la perte d’autonomie peut résoudre la problématique qui s’annonce.

« Nous avons les solutions, que ce soit à l’hôpital, en ville ou dans les EHPAD, et l’affaire Orpéa aura au moins eu le bénéfice de mettre la lumière sur l’urgence de la situation ».

Dans notre société vieillissante, la préservation de l’autonomie, la prévention de son déclin, la prise en soin de nos concitoyens les plus âgés dans un système sanitaire non organisé pour y répondre de façon appropriée, sont des éléments qui devraient être aux premiers rangs des préoccupations de l’Etat. Il est de notre responsabilité à tous que cela le devienne.

 

8 messages forts et des solutions proposées aux candidats

Pour la communauté gériatrique représentée par le CNP de gériatrie, il existe 8 champs d’actions prioritaires qui permettront d’améliorer considérablement la prise en soin des plus âgés. Les réponses que nous apportons aux candidats répondent aux problématiques suivantes :

 

  • L’âgisme : comment changer le regard sur le vieillissement ?
  • La prévention : comment intégrer la prévention du bien vieillir dans les politiques publiques et donner les outils à la population pour une avancée en âge digne et de qualité ?
  • La reconnaissance de la gériatrie : comment diffuser les bonnes pratiques gériatriques à l’hôpital et en ville ?
  • Les aidants : informer, soutenir, soigner, accompagner et rompre l’isolement des proches aidants.
  • L’attractivité des métiers du grand âge : comment rendre attractifs les métiers du Grand Âge ?
  • L’organisation des soins : comment changer l’organisation des soins, comment amener le soin chez les patients âgés ? Comment inclure les actions de prévention secondaire dans tous les domaines (iatrogénie, nutrition, chutes, dépression etc.).
  • Précarité, isolement, illectronisme : comment favoriser l’inclusion sociale ?