La Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) se félicite de la nomination des Professeures Maria Soto-Martin et Sandrine Andrieu, gériatre et médecin de santé publique au CHU de Toulouse, chercheuses au sein de l’IHU HealthAge et membres du Conseil d'Administration de la SFGG, auprès de la CNSA, pour accompagner les missions de la Conférence Nationale de l’Autonomie (CNA), nouvel outil stratégique pour mieux prévenir la perte d’autonomie des personnes âgées en France.
Une avancée majeure pour la prévention de la perte d’autonomie
Alors que la France mobilise chaque année plus de 1,5 milliard d’euros pour financer diverses actions de prévention, force est de constater que ces dépenses restent insuffisamment évaluées et souvent dispersées. L’absence de suivi scientifique clair et d’indicateurs partagés limite aujourd’hui leur efficacité réelle.
Avec l’installation de la CNA, prévue par la loi « bien-vieillir » d’avril 2024, notre pays franchit une étape décisive pour mettre de l’ordre et de la cohérence dans les politiques de prévention, au bénéfice des 60 ans et plus.
Composée de 75 membres aux profils variés – représentants des collectivités locales, agences régionales de santé, associations, professionnels de santé, chercheurs – la CNA se veut une instance de coordination nationale, pour poser « les fondations de la prévention de la perte d’autonomie » et formuler des orientations stratégiques pluriannuelles partagées entre acteurs nationaux et locaux.
Science et terrain : une approche nouvelle saluée par la SFGG
La SFGG se réjouit tout particulièrement de la place centrale accordée à l’expertise scientifique dans ce dispositif, portée par des gériatres de terrain, reconnues pour leur engagement.
« C’est la première fois que l’on met véritablement la science au cœur des décisions locales. La plupart des actions de prévention ont souvent été conçues sans évaluation scientifique, sans suivi de leur impact réel. Résultat : beaucoup d’efforts de bonne volonté, mais trop souvent sans effet durable. » explique le Pr Sandrine Andrieu.
L’objectif de la mission confiée aux Prs Soto-Martin et Andrieu est de combler ce fossé historique entre recherche et pratique :
- En cartographiant précisément les actions existantes sur l’ensemble du territoire national afin d’identifier doublons et zones encore « naïves » de toute prévention
- En dressant un état des lieux de la littérature scientifique internationale pour recenser ce qui fonctionne vraiment et bénéficie du meilleur niveau de preuves
- En traduisant ces connaissances en préconisations concrètes : des outils simples, pragmatiques, directement utilisables par ceux qui sélectionnent, financent et mettent en œuvre les actions locales
Des groupes de travail opérationnels et un premier rapport dès 6 mois
Très rapidement, trois groupes de travail se mettront en place autour de ces priorités.
Pour éviter que cette conférence ne reste un simple lieu de discussions, la méthode affichée se veut claire : pas de « comitologie » stérile mais des résultats tangibles, avec une première restitution dans 6 mois, puis un rapport à horizon d’un an, pour fixer la feuille de route de la prochaine édition de la CNA.
« Notre ambition est de donner aux acteurs locaux les moyens de faire des choix éclairés, non seulement sur l’intérêt des actions mais aussi sur leur faisabilité et leur impact potentiel », rappelle le Pr Andrieu. « L’idée est qu’à chaque euro investi corresponde un bénéfice concret pour les personnes âgées. »
Une opportunité pour élever le niveau de la prévention en France
Pour la SFGG, ce chantier est crucial.
La France, bien que leader européen pour l’espérance de vie globale, affiche une espérance de vie sans incapacité encore inférieure à celle d’autres pays comparables.
Trop longtemps, la prévention a reposé sur des initiatives locales dispersées, sans méthode partagée.
Aujourd’hui, la CNA, adossée au Centre de ressources et de preuves de la CNSA, représente l’opportunité de passer d’un empilement d’initiatives à une véritable politique nationale structurée, pilotée par l’évaluation scientifique et la coopération entre acteurs.
La SFGG est fière de contribuer activement à ce nouveau cadre aux côtés des autres partenaires de la filière gériatrique.
Cette démarche participative et décloisonnée, qui associe scientifiques, professionnels de santé, décideurs publics et acteurs associatifs, est à la hauteur des défis à relever face au vieillissement de la population.
Un engagement collectif pour être utiles à la société
Comme le souligne le Pr Andrieu : « J’ai accepté cette mission parce qu’elle met fin au cloisonnement entre la recherche et le terrain. Notre espoir, c’est que la CNA permette enfin de diffuser largement les connaissances, de les traduire en actions concrètes et de donner à tous les acteurs les outils pour agir efficacement. »
La SFGG restera pleinement mobilisée pour accompagner ces travaux et rappelle que la prévention de la perte d’autonomie est au cœur de ses missions.
“Nous formulons tous nos vœux de succès aux Professeures Maria Soto-Martin et Sandrine Andrieu et à l’ensemble des membres de la Conférence Nationale de l’Autonomie” exprime le Pr Sylvie Bonin-Guillaume, présidente de la SFGG.
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