« Nous estimons que les mesures annoncées par Mme la Ministre vont dans le bon sens, la crise des urgences n’étant que le symptôme d’une crise globale d’organisation du soin non programmé. Cette crise est en partie liée aux patients âgés qui sont les plus complexes et les plus fragiles à traiter dans les services d’urgence » explique le Pr Olivier Guérin, Président de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie.

Bien sûr, la question des moyens se pose, mais c’est l’organisation de l’amont (soin de premier recours avec les généralistes) et de l’aval à l’hôpital (filières patients âgés) qui pose problème.

« L’idéal est d’éviter, pour un patient âgé, quand cela est possible, de passer aux urgences. L’admission directe fait partie des solutions mais pas seulement : l’organisation de plateaux de post-urgence avec des professionnels polyvalents dont des gériatres et les spécialistes d’organes est également à mettre en place. »

D’ailleurs la SFGG tient à rappeler que localement, de nombreux dispositifs ont déjà été mis en place dans différents CHU de France pour tenter de résoudre le problème. Ces initiatives, non-exhaustives, ont déjà prouvé leur efficacité et sont une première réponse à la crise des urgences :

-> Des systèmes de régulation (téléphone, annuaire, lien direct ville-hôpital, convention EHPAD-hôpital, télémédecine) ont été mis en place dans des dizaines de villes en France depuis de nombreuses années (Angers, Tours, Douai, Lille, Nice, Paris, Bordeaux, Montpellier, etc)

Elles permettent aux patients âgés d’être orientés au mieux dans les structures de soins adaptées à leurs besoins immédiats et ont démontré leur efficacité : hospitalisations directes sans  passage aux urgences, consultations d’urgence avec gériatres seniors, hôpital de jour, Intervention d’équipe mobile extra hospitalière voire accueil dans des urgences gériatriques comme à Limoges. Ces structures méritent donc d’être renforcées.


Pour résoudre le problème de l’admission des personnes âgées aux urgences – qui représente 10% des admissions totales et qui "encombrent" les urgences en raison de la difficulté des diagnostics et des soins des patients âgés, la
SFGG demande

  • La généralisation d’une astreinte téléphonique de régulation pour les admissions non programmées en direct, comme pour la sécurisation des sorties en lien avec les soins de 1er recours en ville
  • La mise en place de compétences gériatriques dans les régulations SAMU
  • La présence d’un Infirmier en Pratique Avancée en Gérontologie (IPAG) aux urgences, mais aussi dans les services de médecine non gériatrique dans les hôpitaux
  • Le renforcement organisationnel des filières internes de gériatrie

 

Enfin, les gériatres tiennent à rappeler que ces mesures et ces demandes se font uniquement dans l’intérêt des patients âgés qui sont et resteront toujours au coeur de leurs préoccupations. “La volonté est bien d’améliorer leur accès aux soins dans les meilleures conditions possibles pour une prise en charge optimale.”

 

Pr Olivier Guérin,
Professeur de gériatrie,
Chef du pôle Réhabilitation Autonomie Vieillissement du CHU de Nice et
Président de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG)

Pr Gaëtan Gavazzi,
Professeur de gériatrie au CHU Grenoble Alpes et
Président du Collège National des Enseignants en Gériatrie (CNEG)

Pr Claude Jeandel,
Professeur de gériatrie
,
Chef du département de gériatrie du CHU de Montpellier et
Président du Conseil National Professionnel de Gériatrie (CNP)

 

 

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