La crise démontre l’importance et le professionnalisme des animateurs auprès des personnes âgées que cela soit en institution ou au domicile malgré le manque évident de moyens. Une de leurs missions principales est de maintenir et développer la vie sociale et les relations familiales avec comme nouvelle contrainte la distanciation physique (terme repris par le premier ministre dans son allocution du 28 avril). Dans cette crise sanitaire qui est aussi celle de l’isolement forcé, les animateurs s’adaptent au quotidien malgré des ressources institutionnelles extrêmement limitées, 1 animateur pour 66 résidents en Ehpad, d’après l’enquête 2017 du GAG, soit moins de 7 minutes par jour et par personne, et avec 0.18€ de budget par personne accueillie.

Les animateurs œuvrent dans ce contexte avec une solidarité pleine et entière avec les autres acteurs. L’ensemble des personnels soignants et autres corps de métier, dans de véritables coopérations, poursuivent un but commun : proposer un accompagnement médico-social de qualité aux personnes âgées.

L'animation et l'accompagnement de la vie sociale sont indispensables.

Dans cette période le métier d’animateur a été reconnu comme de première nécessité pour les personnes âgées isolées de leurs proches dans les Ehpad et à domicile. Les animateurs sont des professionnels formés, souvent méconnus, qui entretiennent la continuité de la vie sociale auprès de nos aînés et les accompagnent dans le confinement. La situation actuelle prive les personnes âgées de certaines libertés et leur vole du temps, ils le disent clairement. Les conséquences de l'isolement et du confinement peuvent être désastreuses : perte d’envie de vivre, perte d’autonomie, syndrome de glissement suite à l’isolement.... Certains se laissent mourir. Les personnes âgées ne peuvent être abandonnées à des considérations uniquement d'ordre médicale et sanitaire. Il se passe cependant, sous l'impulsion des animateurs, des choses remarquables dans les établissements.

Les animateurs ont vu une évolution permanente de leurs missions.
Sans ce contexte de crise ils ont :

  • Mis en place des mesures sanitaires (gestes barrières), s’y sont formés et ont informé les anciens
  • Pallié à l’absence physique des familles et des proches
  • Remplacé les animations s'appuyant sur la dynamique de groupe par des actions individualisées
  • Développé l’utilisation des outils numériques
  • Adapté les lieux et les supports d’animation
  • Mis en place des visites virtuelles (visio) puis physiques avec des contraintes sanitaires complexes
  • Participé à l’accompagnement dans les gestes de la vie quotidienne (aide au repas...)

Le plus grand défi d’adaptation de l’animateur est lié à la complexité de ne plus s’appuyer sur la dynamique de groupe pour continuer à favoriser les interactions sociales : « il ne faut pas que la mort sociale survienne avant la mort biologique » BH.

Il est impossible de proposer des animations individualisées qui visent un objectif identique avec les mêmes moyens humains (1 animateur pour 66 anciens).

 

Le GAG souhaite montrer sa détermination à accompagner les anciens dans leur vie sociale et les animateurs dans les évolutions de leurs pratiques durant cette situation de crise et au-delà, il se positionne sur deux niveaux :

  • L’aide à l’adaptation des pratiques au regard de l’évolution permanente du contexte.
  • Un positionnement ouvert sur la thématique de l’isolement social et la prise en compte de la parole de la personne âgée (deux lettres ouvertes au ministère des solidarités et de la santé)

Le GAG est entièrement mobilisé pour soutenir les animateurs :

  • Mise à disposition de supports d’activités par le biais de sa plateforme Culture à vie
  • Mise à disposition du journal « Vite Lu » par l’association partenaire « Lilavie »
  • Suivi de l’actualité et relais des outils pour les animateurs via le site GagPro (anim-gag.fr ou gagpro.fr)
  • Création spécifique du « guide de l’accompagnement de l’animateur en période de crise » qui comprend 6 thématiques. Des fiches sont rajoutées chaque semaine
  • Utilisation de Facebook et de Linkedin comme vecteurs d’informations

La situation impose 5 à 6 hebdomadaires pour les deux salariés et les membres du réseau. Le GAG est mobilisé sur les réponses immédiates et s’interroge sur les conséquences à moyen et long terme de la crise.

Nos propositions à court, moyen et long terme pour promouvoir un accompagnement social des personnes âgées, adapté et de qualité en institution comme à domicile :

Certaines de ces propositions impliquent un engagement moral et financier des pouvoirs politiques et publics qui ne participent pas, à ce jour, au financement de l’animation sociale dans les EHPAD. Les départements, qui sont les principaux acteurs de la prévention de la perte d’autonomie et du rôle social des anciens, ont un rôle évident à jouer dans ce financement.

À court terme :

  • -  Recruter des animateurs supplémentaires dans les Ehpad pour pallier au vide social créé par la crise et répondre aux nouvelles contraintes organisationnelles et sanitaires (1 animateur pour 30 anciens hors encadrement).
  • -  Créer une réserve sociale et en assurer l’encadrement sur le terrain
  • -  Proposer des outils et formations pour aider les animateurs à adapter leurs pratiques au risque sanitaire et à l’évolution contextuelle.
  • -  Pérenniser l’utilisation des outils numériques et investir dans du matériel adapté au public.
  • -  Permettre aux intervenants (Activités Physiques Adaptées, médiation animale, activités culturelles, musicales, artistiques...) de revenir dans les structures dans le respect des gestes barrières.

À moyen et long terme :

  • -  Intégrer la réflexion de l’adaptation de la société au vieillissement pour que l’accompagnement social y soit pris en compte de façon plus objective.
  • -  Revoir le modèle d'accompagnement en institution en ajustant les compétences pour trouver un véritable équilibre entre le médical et le social. La filière animation sociale est déjà construite et pourra, avec le nouveau “bac pro animation”, rapidement fournir les effectifs complémentaires.
  • -  Démocratiser le fonctionnement des structures en abandonnant le centrage du pouvoir vers les seuls organismes gestionnaires, en donnant un rôle participatif aux conseils de la vie sociale.Afin que cette crise devienne le point d'ancrage d’une évolution globale et positive des pratiques dans l’accompagnement social de nos anciens en institution et à domicile, le groupement des animateurs en gérontologie se positionne et se revendique comme l’un des acteurs des changements possibles et à venir... pour une société qui conserve sa place aux anciens...

Pour une lutte efficace contre l'isolement social... pour une société “amie des aînés” !!!

Téléchargez le "Guide animateurs GAG - COVID-19 face à la crise"

 


Contact
Association le Groupement des Animateurs en Gérontologie (GAG)
Cédric Paris
c.paris@anim-gag.fr
Téléphone : 06 63 96 78 89