C’est une réflexion colossale, fruit d’un travail réalisé sur plusieurs années et grâce à des centaines d’experts : à l’occasion de la Journée Internationale de la maladie d’Alzheimer, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG), la Fédération des Centres Mémoire (FCM) et la Société Francophone de Psychogériatrie et Psychiatrie de la Personne Âgée (SF3PA) publient de nouvelles recommandations pour la prise en soins des Symptômes Psychologiques et Comportementaux (SPC) dans les maladies neurocognitives. Ce document, tant attendu par les professionnels de santé, constitue une mise à jour majeure, la première depuis 2009.
Que sont les SPC ?
Les SPC regroupent divers symptômes neuropsychiatriques tels que l’agitation, l’anxiété, la dépression, l’apathie ou encore les hallucinations, qui touchent jusqu’à 90 % des patients atteints de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Ces symptômes représentent un enjeu crucial pour la prise en soins des patients, influençant significativement leur qualité de vie, celle de leurs proches et des professionnels de santé.
Pourquoi cette mise à jour est-elle essentielle ?
Voilà plus de 20 ans qu’il n’y avait pas eu une telle réflexion au niveau français. Les précédentes recommandations datent de 2009 - époque où l’accent était mis sur la gestion des SPC perturbateurs à des stades avancés de la maladie. Depuis, les connaissances et les pratiques ont évolué : nous savons que les SPC peuvent apparaître dès les phases initiales des maladies neurocognitives, mettant l’accent sur l’anticipation et la prévention. Elles visent à offrir des réponses actualisées ainsi qu’un cadre de référence pour améliorer la prise en charge des patients atteints de maladies neurocognitives, en optimisant leurs soins, leur qualité de vie ainsi que celle de leurs proches et des professionnels et ce, quel que soit le lieu de vie. Nous avons également fait attention d’adapter ces recommandations aux spécificités de certaines maladies neurocognitives comme la maladie à corps de Lewy ou les maladies fronto-temporales.
Un accent sur les traitements non-pharmacologiques :
Les recommandations mettent en avant la prise en charge non-pharmacologique comme première ligne de traitement des SPC. Les traitements médicamenteux ne sont désormais envisagés qu’en seconde intention, compte tenu de leurs limites en termes d’efficacité et de tolérance. De nombreuses approches non-médicamenteuses sont recommandées, incluant la formation des aidants naturels et des professionnels, la stimulation cognitive, la musicothérapie, l’activité physique adaptée et l’art-thérapie. Ces interventions sont personnalisées en fonction des besoins et des préférences des patients. C’est une nouveauté dans le traitement des maladies neurocognitives.
Une approche collaborative et pluridisciplinaire inédit qui repose sur l’avis d’une centaine d’experts de plusieurs disciplines
C’est sans doute la première fois que des recommandations nationales sont enrichies par tant de compétences différentes mais complémentaires.
Ce travail a été coordonné par le Pr Maria Soto (CHU de Toulouse) et le Dr Jean Roche (CHU de Lille), avec la participation de plus de 150 experts issus de disciplines variées : gériatres, neurologues, psychiatres, psychologues, pharmaciens, ergothérapeutes…et associations de patients. Les nouvelles recommandations reflètent ainsi une vision globale et intégrée de la prise en charge des SPC, avec une attention particulière à la formation des soignants et des aidants naturels. Cette expérience croisée signe une collaboration inédite de professionnels de santé de tous horizons.
Perspectives futures et recherche
Outre les recommandations actuelles, le document s’inscrit dans une dynamique d’évolution, avec un axe fort sur les perspectives de recherche thérapeutique pour les SPC, et notamment sur les stades précoces de la maladie
Allez plus loin :
- Consultez le site de la FCM
- Consultez le site de la SF3PA
- Consultez les autres communiqués de presse