La prévention de la perte d’autonomie a été amplement abordée depuis dix ans dans des travaux parlementaires7, de chercheurs et de spécialistes d’horizons divers et dans des rapports administratifs. Les analyses sont souvent convergentes, notamment pour souligner l’importance du vieillissement prévisible de la population mais aussi l’aspiration de celle-ci à vivre, de manière autonome, à domicile le plus longtemps possible.
Cependant, les acteurs de la prévention sont dispersés et leurs interventions sont souvent concurrentes. Cette situation est à l’origine d’une insuffisance marquée d’efficacité de cette politique et d’une forme d’inertie des acteurs. Le présent rapport vise à identifier et analyser les points de blocage, puis à tracer les pistes susceptibles de remédier à ce défaut d’efficacité.
La situation actuelle : on vit plus vieux en France qu’ailleurs mais pas nécessairement en meilleure santé
L’enquête de la Cour se situe en amont de la perte d’autonomie puisqu’elle traite de sa prévention. En termes médico-sociaux, la cible ainsi visée est celle des personnes encore autonomes pour les actes essentiels de la vie (GIR 6) ou nécessitant seulement une aide ponctuelle (GIR 5). Des comparaisons ont été menées avec sept autres pays et la Cour s’est également appuyée sur un comité d’experts.
La population française vieillit, comme celle des pays de l’OCDE en général, et ce vieillissement va s’accélérer avec l’arrivée des classes nombreuses du baby boom à l’âge où survient le plus souvent la perte d’autonomie, soit au-delà de 85 ans. La France comptait 100 centenaires en 1900, 1 120 en 1970 ; ils sont actuellement 26 300 et approcheront 200 000 en 2060.
Bien qu’elle augmente statistiquement avec l’âge, la perte d’autonomie n’est pas la conséquence inéluctable du vieillissement. Par conséquent sa prévention est à la fois indispensable, compte tenu de l’évolution démographique attendue, et réalisable.
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