Fin décembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait recommandé d’attendre 3 mois minimum après la fin des symptômes avant d’envisager la vaccination des personnes ayant contracté la Covid-19. Alors que la campagne de vaccination se poursuit en France, la HAS actualise son avis sur la vaccination des personnes avec antécédent de Covid-19 afin de tenir compte de l’avancée des connaissances. Elle confirme l’attente des 3 mois minimum, recommande de se rapprocher des 6 mois et de n’utiliser dans ce cas, qu’une seule dose de vaccin.
La campagne de vaccination contre la Covid-19 a débuté le 27 décembre dernier et plus de 2 millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin, dont plus de 500 000 ont complété le schéma vaccinal en recevant une deuxième dose.
En décembre, la HAS avait rendu un premier avis sur la question de la vaccination des personnes ayant contracté la Covid-19. Les connaissances immunologiques sur l’infection par le SARS-CoV-2 sont en constante évolution et apportent des éléments de connaissance sur la production d’anticorps neutralisants et sur la réponse face à une nouvelle infection.
Dans ce contexte, la HAS a actualisé son avis sur la vaccination des personnes ayant contracté la Covid-19 et précise ses recommandations. Ces dernières se fondent notamment sur les travaux réalisés par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) présentés lors d’une audition en commission technique des vaccinations de la HAS.
Une dose unique de vaccin, au-delà de 3 mois et de préférence 6 mois après l’infection
Les personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2, confirmée par un test RT-PCR ou antigénique, qu’elles aient ou non développé une forme symptomatique de la Covid-19, doivent être considérées comme protégées pendant au moins 3 mois par l’immunité post-infectieuse. Mais les données actuelles ne permettent pas pour le moment de statuer sur la réponse immunitaire au-delà de 6 mois. Ainsi la HAS recommande-t-elle de réaliser la vaccination dans un délai proche de 6 mois et confirme qu’elle ne doit pas être envisagée avant un délai de 3 mois après l’infection.
A ce stade des connaissances, les personnes ayant déjà été infectées conservent une mémoire immunitaire. Cela conduit la HAS à ne proposer qu’une seule dose aux personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2, quelle que soit l’ancienneté de l’infection. La dose unique de vaccin jouera ainsi un rôle de rappel.
La HAS rappelle que la vaccination des personnes ayant déjà été infectées doit s’envisager dans le cadre des règles de priorisation établies, c’est-à-dire selon leur risque de développer une forme grave de Covid-19 du fait de leur âge et/ou de comorbidités.
Deux exceptions et des précisions complémentaires
La vaccination avec une seule dose ne concerne pas deux types de patients :
- les personnes présentant une immunodépression avérée (en particulier celles qui reçoivent un traitement immunosuppresseur) doivent, après un délai de 3 mois après le début de l’infection par le SARS-CoV-2, être vaccinées par le schéma à deux doses ;
- les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin et qui présentent une infection par le SARS-CoV-2 avec PCR positive dans les jours qui suivent cette première vaccination ne doivent pas recevoir la seconde dose dans les délais habituels, mais dans un délai de 3 à 6 mois après l’infection.
Par ailleurs, la HAS précise deux points :
- la réalisation d’une sérologie pré-vaccinale n’est pas pertinente et donc non recommandée ;
- la présence de symptômes persistants après une Covid-19 n’est pas une contre-indication à la vaccination. Toutefois dans ce cas, une consultation médicale adaptée est nécessaire avant la vaccination pour juger au cas par cas de l’intérêt de celle-ci.
Allez plus loin :
- Lire le communiqué de presse sur le site de la HAS
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