Ce nouvel épisode de canicule le montre un peu plus : on manque de gériatres en France.
La crise des urgences en France est multifactorielle, celle qu'on vit actuellement mais un de ces facteurs est que beaucoup de personnes âgées s'y retrouvent alors qu'elles n"ont rien à faire entre autres pcq les gériatres ne sont pas assez nombreux pour les suivre. On manque de gériatres pourtant c''est une discipline qui devrait attirer davantage. Gaëtan Gavazzi est professeur en gériatrie au CHU de Grenoble, il aime sa spécialité et veut convaincre les jeunes :

"La gériatrie est une discipline extrêmement moderne puisqu'elle s'occupe ou va s'occuper de gens qui n'existent pas encore. Si je vous dis qu'il y 20-25 ans, quand j'ai commencé, la population de 90 ans n'existait pas, donc ils arrivent avec des problématiques spécifiques auxquelles il faut répondre. C'est du soin, c'est de l'humanité. Il faut avoir envie d'écouter des histoires, beaucoup d'histoires et de les faire raconter. Mais c'est aussi être un technicien hors pair car c'est beaucoup plus difficile d'arriver à  des diagnostics chez des gens qui ont plein de maladies que quand on en a une seule. Il faut aimer la recherche et il faut aimer l'homme tout simplement."

 

Et plus que tout autre spécialiste il s'interroge sur l'éthique en gériatrie qui est la prise en charge des personnes âgées, on le rappelle.
Quel est le bénéfice, quel est le risque ? Cette personne très âgée je la soigne pour quelle suite ? Pour quel avantage de vie pour elle ?

"Quand on choisit de mettre un médicament à un patient âgé on réfléchit au bénéfice potentiel qu'il va avoir et au risque que l'on prend. C'est particulièrement vrai quand vous avez des gens qui arrivent avec des listes de 10-15-20 médicaments accumulés par nos collègues spécialistes d'organes. Chacun traite la maladie qu'il doit traiter sans forcément avoir cette vision globale. Donc on est dans cette discussion éthique permanente du juste soin. On va vers des zones qui sont complètement inexplorées. Personne n'a vécu cette révolution démographique. Vous avez écrit à peu près votre parcours de vie à 60 ans, on savait que la retraite on mourrait juste après. Dès qu'on a eu plus de 3e âge, on s'est dit qu'est-ce qu'ils vont faire, comme on vieillit bien, on a des gens qui ont trouvé une place. Le 4e et le 5e âge on leur donne pas de place actuellement".

Considérer la personne âgée autrement c'est tout le défi donc des années à venir. En gériatrie on recrute aujourd'hui 170 internes par an et il en faudrait plus de 300.

 

À écouter :

 

Allez plus loin : 

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