Les hôpitaux du département se sont organisés pour proposer aux soignants une expertise gériatrique, 7 jours sur 7, afin de mieux organiser les soins, et, si besoin, les hospitalisations. En limitant au maximum le temps passé aux urgences.
Par Cécile LASCEVE

C’est une première en région Centre qui pourrait également essaimer partout en France. Les gériatres des hôpitaux de Loches, Chinon, Amboise, Sainte-Maure-de-Touraine et Tours (1) se sont organisés pour proposer une expertise téléphonique, 7 jours sur 7, de 9 h à 18 h, à l’ensemble des soignants (généralistes, infirmiers, régulateurs du Samu…) de l’Indre-et-Loire pour les patients de plus de 75 ans.

« D’ordinaire, cela se fait à l’échelle d’un établissement et des praticiens alentours, nous sommes les premiers à avoir structuré l’offre à l’échelle d’un département », explique le Pr Bertrand Fougère, chef du pôle vieillissement du CHRU de Tours. Ce qui permet d’assurer la permanence téléphonique au quotidien via un numéro unique. « Les soignants tombent sur un serveur téléphonique qui leur demande de quel secteur ils appellent, et leur passe le gériatre de permanence dans l’hôpital de leur secteur. Ou à défaut celui de Tours. »

L’objectif n’est pas de se substituer au médecin traitant, ni au Samu qui gérera toujours les urgences vitales, mais d’être un appui pour mieux organiser les soins. « Le gériatre  – un médecin senior – donne des conseils, il peut préconiser des examens, temporiser les choses. Ce qui aura pour effet de retarder l’hospitalisation, voire même de l’éviter. » Et si besoin d’hospitalisation il y a, elle sera facilitée et anticipée. « Une place pourra avoir été réservée dans le service ». À défaut, le passage aux urgences sera le plus court possible, l’état du patient ayant été exploré en amont.

Mis en place en juin 2022, le dispositif demande à être mieux connu des soignants. Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui regroupent les soignants libéraux, ont été sollicitées. « On reçoit des appels régulièrement en semaine. Le week-end, nous ne sommes pas encore surchargés », confesse le professeur, qui voit dans ce dispositif « une vraie plus-value au moment où les ressources humaines sont plus difficiles à trouver ». Il pense également aux Ehpad où des infirmières coordinatrices peinent parfois à avoir l’avis d’un médecin. « Sur 330 Ehpad de la région, 60 n’ont pas de médecins coordinateurs. » L’expertise téléphonique leur sera un précieux soutien.

(1) Ils sont une quarantaine à travailler dans ces établissements, dont la moitié au CHU de Tours.

 

 

Allez plus loin :
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