Quelques réflexes simples à adopter :
Les spécificités du sommeil chez les sujets âgés :
- La plainte est très fréquente chez les personnes âgées. Quand il y a un changement de situation (environnemental, médical, familial), le sommeil est impacté. La 1e question est de savoir s’il y a une vraie pathologie du sommeil derrière cette plainte.
- Les personnes âgées ont tendance à s’endormir plus tôt et à se réveiller plus tôt. Dans les plaintes du sommeil il est donc important d’avoir une durée de sommeil sur 24h (on peut rattraper un manque par une sieste).
- Le sommeil chez les personnes âgées est différent des adultes :
- les cycles sont souvent modifiés (avec des éveils plus fréquents)
- l’endormissement peut être plus lent
- le sommeil léger peut être plus important
- les sommeils profond et paradoxal peuvent être moins importants - La plainte du sommeil doit être dissociée du trouble de sommeil.
- Il n’y a pas toujours une maladie derrière la plainte du sommeil.
- La durée du sommeil dépend des besoins propres à chaque individu :
- 7h-8h de sommeil en général
- gros dormeur : >9-10h
- petit dormeur : <6h
- La durée peut être raccourcie chez les personnes âgées mais elle peut se rattraper par une sieste
- À la retraite, si la personne a une vie sociale pauvre, ne pratique pas d’activité physique et vit dans l’obscurité, le sommeil risque de se désynchroniser.
- L’anxiété et la dépression sont 2 pathologies pourvoyeuses d’insomnie.
- Il est important de réaliser une enquête médicale avant de prescrire un médicament : quel est l’environnement du patient (adapté au sommeil) ? Quelles sont ses activités ? A-t-il une vie sociale ?
Les principales pathologies du sommeil pouvant toucher préférentiellement les personnes âgées :
- L’INSOMNIE
(« Insomniaque » = état d’hyper éveil)
2 types d’insomnie :
- Insomnie chronique (au moins 3 fois / semaine et dure au moins 3 mois)
- Insomnie de court terme
Le diagnostic repose sur l’association des plaintes du sommeil et d’un retentissement sur la journée .
Les 3 types de plaintes du sommeil sont :
-
- Les patients se plaignant de difficulté à s’endormir (troubles initiation du sommeil)
- Les patients se plaignant de difficulté à maintenir le sommeil (réveil fréquent et difficulté à s’endormir)
Les patients se plaignant de réveils précoces
Éléments de diagnostic :
- Ces plaintes doivent avoir un retentissement sur le fonctionnement diurne. La fatigue, mal-être, des troubles cognitifs (attention, concentration, mémoire), sur la vie familiale, sociale, professionnelle ;
- La sensation de mauvais sommeil seule n’est pas suffisante pour dire que l’on parle d’insomnie ;
- Les plaintes sont subjectives donc arbitraires. On va parler de problème d’endormissement si le patient met plus de 30mn à s’endormir ;
- Les réveils précoces sont à interpréter en fonction de l’heure du coucher ;
- Les personnes âgées ont tendance à avoir une « avance de phase » (envie de dormir plus tôt) mai
Attention :
- Certains médicaments peuvent être « insomniants » juste par leur utilisation
- Un sevrage brutal de médicaments, comme les benzodiazépines, peut entraîner une insomnie (« de rebond »).
- Les éléments de diagnostic peuvent être associés entre eux, il n’y a pas forcément un seul facteur.
- L’APNÉE DU SOMMEIL
Les apnées du sommeil dont des arrêts du flux respiratoire et surviennent uniquement pendant le sommeil. Ces diminutions ou arrêts vont entraîner une fragmentation du sommeil (sommeil « hâché » part de micro éveils) et une hypoxémie (nocturne intermittente).
Plusieurs mécanismes :
- La prévalence des apnées du sommeil augmente avec l’âge.
- Certains médicaments peuvent influer sur les voies aériennes (myorelaxant)
- Certains paramètres anatomiques comme le gros tour de cou et le surpoids sont des facteurs de risque
Les signes cliniques évocateurs :
(le diagnostic doit être confirmé par un examen)
- Les ronflements
- Les pauses respiratoires constatées par l’entourage
- La sensation d’étouffement
- La somnolence diurne
- La nycturie : se lever plusieurs fois la nuit pour aller uriner
- Fatigue, maux de tête matinaux
- Des signes qui peuvent être masqués par les comorbidités
Traitement :
- Ventilation par pression positive continue la nuit (ce traitement est toléré même par les personnes avec troubles cognitifs modérés)
- LE SYNDROME DES JAMBES SANS REPOS
Il s'agit d'impatiences au niveau des jambes qui débutent ou s’aggravent au repos ou à l’immobilisation, soulagés par un mouvement de la jambe, survenant principalement en soirée ou la nuit plutôt que dans la journée (peut donc entraîner une insomnie ou des éveils nocturnes)
Cas cliniques :
- Chez les personnes âgées, soit idiopathique soit secondaires (situation de carence en fer, l’insuffisance rénale, diabète, les médicaments (neuroleptiques, antidépresseurs)...
Traitement :
- Si carence en fer : supplémentation ferrique
- Prescription de médicament spécifique comme les ’agonistes dopaminergiques doit être faite par un spécialiste sommeil ou neurologue, en raison d’une fenêtre thérapeutique très étroite.
- LES TROUBLES DU COMPORTEMENT LIÉS AU SOMMEIL PARADOXAL
Le sommeil paradoxal est un stade de sommeil caractérisé par les rêves et les muscles sont atoniques. Or dans cette pathologie, il y a une levée d’atonie musculaire, c’est-à-dire que les personnes vont bouger et vivre leur propre rêve (crier, donner des coups) sans toutefois quitter leur lit.
Cas cliniques :
- Cette pathologie est très fréquemment associée au syndrome parkinsonien et maladie à Corps de Lewy
Traitement :